Un long dimanche de quiétude

Un dimanche, nous improvisons une sortie avec O. (comme souvent en réalité !) dans un parc connu de la capitale. Il était plus logique que nous déjeunions à la maison avant d’entamer une sortie de quelques heures afin de ne pas avoir à nous acheter à manger à l’extérieur. Finalement O. s’impatiente et le fait d’être restés à l’intérieur presque toute la journée la veille accentue son envie d’être dehors. Je mets alors de côté le plat que je commence à réchauffer pour sortir, et nous prenons un sandwich à une boulangerie qui se trouve sur notre chemin, où nous avons pour habitude d’y prendre nos viennoiseries, leur baguette spéciale qui fait l’unanimité chez nous, et pour ma part leurs chouquettes que j’aime plutôt bien qui sont cuites comme il faut et ne sont pas trop chargées en morceaux de sucre. Le temps d’attente pour le bus s’estime à presque vingt minutes alors il est plus judicieux de nous rendre à pied à destination, ce qui met à peu près le même temps. Près du bois, nous nous faufilons entre les marathoniens présents en grand nombre en chasuble orange, sortant fraîchement de la course. Nous entrons dans le parc qui accueille ce week-end-là une exposition sur les bonsaïs et un festival turc, ce qui lui insuffle une petite touche multiculturelle. O. souhaite aller voir les canards du côté de l’étang, nous nous dirigeons vers cette zone du parc, puis nous parcourons tranquillement le sentier principal. Plusieurs minutes de jeux s’écoulent, pendant lesquelles O. s’amuse comme un petit fou, et nous nous mettons à retourner vers la sortie. Nous croisons le petit pavillon en lien avec l’exposition de bonsaïs où se tiennent plusieurs stands de produits japonais et, tout de suite après l’avoir dépassé, je décide de faire demi-tour et d’y entrer. Voyant tous ces rappels culturels, des maquettes de Tôkyô aux cookies matcha-chocolat blanc, je me sens happée par une vague de nostalgie, me ramenant immédiatement aux années japonisantes. D’un coup d’oeil j’aperçois un objet qui pourrait s’avérer être un futur cadeau de Noël, j’hésite mais n’achète finalement pas. Nous repartons avec un cookie chocolat (celui au matcha-chocolat blanc n’est plus disponible) que je prends plaisir à partager avec O. qui entend parler de ce biscuit depuis très longtemps dans un dessiné animé qu’il regarde régulièrement mais n’a jamais eu l’occasion de le goûter. Des images me viennent en tête sur la vie que pourrait mener la jeune femme qui me sert, probablement plus libre et dénuée d’une attitude contrainte, que nous, employés liés à un groupe, pouvons nous sentir parfois enchaînés. C’est sans surprise qu’O. savoure les morceaux que je lui donne sur le chemin du retour, sous un ciel gris mais non menaçant.