La tournure du vent

L’état d’esprit que je voulais instaurer sur ce blog, qui à la base était un lieu de reconnexion avec mon moi intérieur, s’est quelque peu volatilisé. Depuis maintenant deux ans et demi, mes journées sont devenues très chargées, pour ne pas dire qu’elles sont telles des tempêtes quotidiennes depuis un petit moment (le fameux « terrible two » a frappé), au point que je n’arrive plus tellement à trouver de moment de calme et de solitude dont j’aurais tant besoin. Avant la pause vacances dans les Pyrénées, j’étais dans un état d’épuisement tel que je n’arrivais plus à prendre du recul, me remettre en question, et tenter de renverser la situation qui était sur la mauvaise pente. La routine me semblait intense et impossible d’être stoppée. Heureusement les vacances sont faites dans ce but : sortir la tête hors de l’eau, pouvoir recharger ses batteries et repartir sur une dynamique fraîche. S’ajoutent à ce tumulte qui demande une énergie permanente des à-côtés qui occupent aussi une bonne partie du temps et génèrent une charge émotionnelle supplémentaire. Des décisions qui changent une vie se préparent.

Ce qui a aussi changé, du moins c’est un sentiment qui ne durera pas peut-être pas je l’espère, c’est le rapport que j’ai au blog. Dans mes premières années, je vouais une passion pour le design en choisissant les teintes, l’aspect graphique de chaque élément de navigation, les typos (bon, ça je le fais encore aujourd’hui), j’avais aussi le souhait de m’améliorer sur mon expression écrite, de mettre les mots justes sur ce qui me traversait l’esprit, de continuer à être créative sur tous ces plans, de garder de l’inspiration, de prendre le temps de voir les choses avec poésie parfois. C’est avec un peu de tristesse que je constate aujourd’hui un détachement de l’intérêt pour ces petites choses là et l’attention accordée à des détails qui peuvent être insignifiants pour la plupart des gens mais qui pour moi généraient une certaine joie que je ne saurais expliquer. Certes le temps et les événements nous transforment, il s’avère qu’on a peut-être tous envie de conserver une petite partie de qui on a été, surtout si on pense qu’elle représente ce qu’on est réellement. Alors même si le temps me manque, j’aurai toujours une petite pensée pour cet espace personnel pour venir y déverser quelques notes lorsqu’il en sera possible.