Sortie de bureau

Je sors du bureau rue du Faubourg Saint-Honoré, il est presque 18h, c’est une fin de journée radieuse et ensoleillée. Je prends un chemin autre que celui que j’emprunte chaque soir de travail sur site, dépassant le groupe scolaire composé d’adolescents en maillot de foot pour certains, j’ai envie de profiter de cette lueur avant de m’enfoncer dans le métro, plutôt que de longer le long couloir souterrain doté de lumières artificielles. Il fait bon et la chaleur est plus supportable que le week-end qui a eu lieu la veille. Je jette un oeil furtivement aux vitrines à mesure que j’avance sur mon itinéraire, aux passants ou aux personnes assises sur les marches de l’escalier menant à la petite chapelle où je me souviens avoir passé un moment seule à déverser un chagrin intense par le passé, qui aujourd’hui n’est plus du tout associée à cette anecdote. Je monte dans le métro blindé mais pas suffisamment pour nous laisser agglutinés les uns aux autres, effectue mon trajet sans enthousiasme et descends à la station de ma destination. Je croise la fille des propriétaires du restaurant japonais tenu par des Chinois près de la borne d’achat des titres de transport avant de sortir de la bouche de métro, pour la retrouver quelques centaines de mètres plus loin au niveau du restaurant. Elle entre dans le restaurant et ouvre la porte en la bloquant de sorte qu’elle reste ouverte. Je passe près de la dame que je suppose être la mère, se tenant debout sur le rebord de ce qui est probablement la cuisine et qui semble attendre son mari en train de sortir de la voiture en arrivant vers elle, des courses à la main. Je ne peux m’empêcher de penser à ma famille qui présente de fortes similitudes avec eux en ce qui concerne le travail collectif semblable à une fourmilière, sans lequel rien ne serait ou ne semblerait possible. Je fais une halte à la supérette du coin (sens figuré et propre), pour acheter un produit manquant avant de rentrer. La lumière du jour continue à être belle jusqu’au coucher du soleil, au moment où O. s’endort sur notre lit, accroché fermement à mon bras.